[ad_1]
C’est la première fois que la majorité de gauche à la mairie de Périgueux s’exprime, depuis l’annonce de la “mise en retrait” de Delphine Labails pour “épuisement”. Invité de France Bleu Périgord ce lundi 16 décembre, Emeric Lavitola s’est montré avare de commentaire. A commencer sur la question de savoir comment va la maire de Périgueux : “J’espère qu’elle va bien”, répond son premier adjoint. Le signe que même lui n’a plus de nouvelles, à part par la famille de Delphine Labails.
La maire de Périgueux a disparu de tous les événements publics une dizaine de jours avant l’officialisation de son retrait. On ne la voyait même plus à la mairie. Mais dans l’opposition et jusque dans sa propre majorité, le malaise est palpable. Beaucoup ne se satisfont pas de l’explication de la maire de Périgueux. Dès samedi matin, au micro de France Bleu Périgord, Antoine Audi se disait “convaincu” qu’il fallait chercher la raison de son départ du côté d’un “audit” sur la gouvernance de la mairie, qui serait selon lui “sévère” sur le management de Delphine Labails.
Un “audit” que personne n’a lu, mais dont tout le monde parle
Cet audit, personne ne l’a lu – et Antoine Audi non plus -, mais tout le monde en parle. L’opposition à droite pointe les arrêts de travail qui ont augmenté à la mairie, le turnover des cadres. Elle rappelle qu’il y a deux ans, l’écologiste François Carême avait démissionné de son mandat de conseiller municipal, parlant de Delphine Labails comme d’une maire qui “veut tout décider, tout remonte, et donc, tout traîne, les dossiers n’avancent pas”. Du côté des syndicats, on souffle que oui, il y a de la souffrance au travail, qu’ils alertent dessus depuis des mois : c’est même pour ça que cet audit a été réalisé, auprès de 80 agents sur les quelques 800 que compte la ville.
Le résultat devait être présenté en novembre, mais sa présentation a été repoussée au mois de janvier. La droite dit avoir découvert l’existence de cet audit “à 40.000 euros” sur le tard, sans qu’on leur présente en conseil municipal. Et même dans la majorité, plusieurs élus s’interrogent sur le contenu de ce rapport, auquel seuls une poignée de proches de Delphine Labails ont eu accès.
La droite pointe des finances “hors de contrôle”
“Pour tout ce qui est rumeurs, contexte et ambitions politiques, je répondrai avec la majorité municipale lors du prochain conseil”, balaie Emeric Lavitola sur France Bleu Périgord ce lundi matin. Dans l’entourage de la maire, on répond aussi que c’est un simple “diagnostic organisationnel” monté en épingle par l’opposition, et qu’il doit simplement être présenté aux syndicats avant de le communiquer aux élus.
Pour l’opposant de droite Michel Cadet, vice-président aux finances de la ville, la vraie raison du départ de Delphine Labails est avant tout à chercher dans la situation “hors de contrôle” des finances de la ville : “Je pense qu’elle travaille seule, avec seulement son premier adjoint et son adjointe aux finances, qui sont aussi responsables : tout le monde savait qu’elle allait dans le mur, qu’elle prenait des décisions trop violentes dont la ville n’a pas les moyens”, pointant notamment le chantier du stade “qu’on a voté à 8 millions d’euros avec 80% de subventions, et on va terminer entre 15 et 18 millions d’euros”.
“Manque de dignité politique”
Emeric Lavitola répond à la droite en fustigeant le “manque de dignité politique” des “ambitieux de toutes sortes”. Référence, sans doute, au fait que Michel Cadet a choisi d’ annoncer sa candidature aux municipales de 2026 quelques heures après le retrait de Delphine Labails. Le premier adjoint, qui n’est pas maire par intérim mais prend seulement les rênes en l’absence de Delphine Labails, promet de répondre sur le fond mercredi 18 décembre lors d’un conseil municipal qu’il présidera.
“La majorité assumera ses responsabilités et continuera de déployer son projet politique”, assure-t-il. Pour dire quoi ? Emeric Lavitola va devoir en dire plus, sous la pression d’une partie de la majorité municipale, qui réclame plus de transparence. Une réunion a lieu mardi pour décider d’une position commune, afin de faire front face aux attaques de l’opposition municipale.
2024-12-16 09:37:01
[og_img
C’est la première fois que la majorité de gauche à la mairie de Périgueux s’exprime, depuis l’annonce de la “mise en retrait” de Delphine Labails pour “épuisement”. Invité de France Bleu Périgord ce lundi 16 décembre, Emeric Lavitola s’est montré avare de commentaire. A commencer sur la question de savoir comment va la maire de Périgueux : “J’espère qu’elle va bien”, répond son premier adjoint. Le signe que même lui n’a plus de nouvelles, à part par la famille de Delphine Labails.
La maire de Périgueux a disparu de tous les événements publics une dizaine de jours avant l’officialisation de son retrait. On ne la voyait même plus à la mairie. Mais dans l’opposition et jusque dans sa propre majorité, le malaise est palpable. Beaucoup ne se satisfont pas de l’explication de la maire de Périgueux. Dès samedi matin, au micro de France Bleu Périgord, Antoine Audi se disait “convaincu” qu’il fallait chercher la raison de son départ du côté d’un “audit” sur la gouvernance de la mairie, qui serait selon lui “sévère” sur le management de Delphine Labails.
Un “audit” que personne n’a lu, mais dont tout le monde parle
Cet audit, personne ne l’a lu – et Antoine Audi non plus -, mais tout le monde en parle. L’opposition à droite pointe les arrêts de travail qui ont augmenté à la mairie, le turnover des cadres. Elle rappelle qu’il y a deux ans, l’écologiste François Carême avait démissionné de son mandat de conseiller municipal, parlant de Delphine Labails comme d’une maire qui “veut tout décider, tout remonte, et donc, tout traîne, les dossiers n’avancent pas”. Du côté des syndicats, on souffle que oui, il y a de la souffrance au travail, qu’ils alertent dessus depuis des mois : c’est même pour ça que cet audit a été réalisé, auprès de 80 agents sur les quelques 800 que compte la ville.
Le résultat devait être présenté en novembre, mais sa présentation a été repoussée au mois de janvier. La droite dit avoir découvert l’existence de cet audit “à 40.000 euros” sur le tard, sans qu’on leur présente en conseil municipal. Et même dans la majorité, plusieurs élus s’interrogent sur le contenu de ce rapport, auquel seuls une poignée de proches de Delphine Labails ont eu accès.
La droite pointe des finances “hors de contrôle”
“Pour tout ce qui est rumeurs, contexte et ambitions politiques, je répondrai avec la majorité municipale lors du prochain conseil”, balaie Emeric Lavitola sur France Bleu Périgord ce lundi matin. Dans l’entourage de la maire, on répond aussi que c’est un simple “diagnostic organisationnel” monté en épingle par l’opposition, et qu’il doit simplement être présenté aux syndicats avant de le communiquer aux élus.
Pour l’opposant de droite Michel Cadet, vice-président aux finances de la ville, la vraie raison du départ de Delphine Labails est avant tout à chercher dans la situation “hors de contrôle” des finances de la ville : “Je pense qu’elle travaille seule, avec seulement son premier adjoint et son adjointe aux finances, qui sont aussi responsables : tout le monde savait qu’elle allait dans le mur, qu’elle prenait des décisions trop violentes dont la ville n’a pas les moyens”, pointant notamment le chantier du stade “qu’on a voté à 8 millions d’euros avec 80% de subventions, et on va terminer entre 15 et 18 millions d’euros”.
“Manque de dignité politique”
Emeric Lavitola répond à la droite en fustigeant le “manque de dignité politique” des “ambitieux de toutes sortes”. Référence, sans doute, au fait que Michel Cadet a choisi d’ annoncer sa candidature aux municipales de 2026 quelques heures après le retrait de Delphine Labails. Le premier adjoint, qui n’est pas maire par intérim mais prend seulement les rênes en l’absence de Delphine Labails, promet de répondre sur le fond mercredi 18 décembre lors d’un conseil municipal qu’il présidera.
“La majorité assumera ses responsabilités et continuera de déployer son projet politique”, assure-t-il. Pour dire quoi ? Emeric Lavitola va devoir en dire plus, sous la pression d’une partie de la majorité municipale, qui réclame plus de transparence. Une réunion a lieu mardi pour décider d’une position commune, afin de faire front face aux attaques de l’opposition municipale.